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Le danger du populisme fiscal

Le mauvais message politique du MR et de la N-VA sur la redistribution sociale

Chaque année, l’État belge perçoit près de 287,7 milliards d’euros à travers les impôts directs et indirects ainsi que les cotisations sociales. Ce chiffre impressionnant alimente les caisses publiques et finance l’ensemble des services collectifs : santé, éducation, sécurité, mobilité, justice, protection sociale, etc.



« Répartition des dépenses publiques belges : la protection sociale (y compris la santé et les pensions) représente plus de la moitié des dépenses, tandis que l’enseignement et les services publics absorbent chacun environ 12–13 % ».
« Répartition des dépenses publiques belges : la protection sociale (y compris la santé et les pensions) représente plus de la moitié des dépenses, tandis que l’enseignement et les services publics absorbent chacun environ 12–13 % ».

Cependant, un certain discours politique récurrent, notamment du côté du MR et de la N-VA, tend à concentrer le débat sur les allocations de chômage, comme si une part démesurée de cette manne publique y était consacrée. Ces partis, souvent positionnés à droite de l’échiquier politique, véhiculent régulièrement l'idée que trop d'argent est gaspillé à entretenir des personnes "qui ne travaillent pas" — un message politiquement porteur mais économiquement discutable.


Un décalage entre perception et réalité

Ce discours participe à une stigmatisation des chômeurs et entretient l’idée que les politiques sociales sont essentiellement des mécanismes de transfert au profit de personnes inactives. Pourtant, les chiffres racontent une tout autre histoire.

Les dépenses liées au chômage représentent une fraction limitée du budget global de la sécurité sociale et des dépenses publiques. En Belgique, la majeure partie des ressources collectées est allouée à des postes comme :

  • Les pensions (premier poste de dépenses sociales)

  • Les soins de santé

  • L’enseignement

  • Les allocations familiales

  • Le financement des administrations publiques et des infrastructures


Ainsi, le chômage n’est pas le principal bénéficiaire de la redistribution publique, contrairement à ce que certains discours peuvent laisser croire. De plus, les allocations de chômage en Belgique sont dégressives, limitées dans le temps (sauf pour certaines catégories) et soumises à des conditions strictes.


Le danger du populisme fiscal

Le problème du message du MR et de la N-VA est double :

  1. Il détourne l’attention des véritables enjeux structurels des finances publiques, comme le vieillissement de la population, les niches fiscales injustifiées, ou encore l’évasion fiscale.

  2. Il alimente une opposition artificielle entre "ceux qui travaillent" et "ceux qui profitent", souvent utilisée pour justifier des politiques d’austérité ou de réduction des droits sociaux.

Ce type de rhétorique renforce une méfiance envers l’État social et affaiblit la solidarité interpersonnelle sur laquelle il repose. C’est un discours simplificateur, voire populiste, qui masque les complexités des choix budgétaires et de la redistribution.


Conclusion : pour un débat fondé sur des faits

Plutôt que de désigner les chômeurs comme boucs émissaires des problèmes budgétaires, il serait plus pertinent d’ouvrir un débat fondé sur les données réelles :


  • comment mieux répartir la richesse ?

  • Comment rendre le système fiscal plus équitable ?

  • Comment investir dans l’avenir (éducation, transition écologique, innovation) sans fragiliser les plus vulnérables ?


Il est temps de rompre avec le mythe selon lequel l’État gaspillerait l’argent public en "assistanat". La réalité est plus nuancée.

Le véritable défi est de bâtir une société où la protection sociale est synonyme d’émancipation et non d’exclusion.

Une peinture murale montrant Bart De Wever, le président de la N-VA et Georges-Louis Bouchez, son homologue du MR en train de s'embrasser, est apparue place Bolivar à Anvers.
Une peinture murale montrant Bart De Wever, le président de la N-VA et Georges-Louis Bouchez, son homologue du MR en train de s'embrasser, est apparue place Bolivar à Anvers.




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